Un cybersquatting de nom de domaine expiré a visé un ancien nom appartenant à Red Bull, la célèbre marque de boisson énergisante.
Une recherche sur l’historique du whois du nom de domaine <redbulll.com> indique qu’il a appartenu à la marque jusqu’à fin 2014.
Red Bull ne l’a ensuite pas renouvelé auprès de son « registrar » de l’époque Mark Monitor. Le nom de domaine a alors été à nouveau déposé par différents cybersquatteurs. Il a par exemple été listé à la vente sur des plateformes spécialisées pour être revendu de façon spéculative.
Il a aussi présenté des liens commerciaux publicitaires vers des concurrents sur diverses pages parking.
Néanmoins, c’est un nouveau dépôt durant l’été 2022 qui a agacé Red Bull. En effet, le nouveau cybersquatting de leur ancien nom de domaine expiré affiche alors du contenu adulte et des jeux d’argent.
La marque engage alors devant l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI) une procédure extrajudiciaire « UDRP » numéro D2022-3517.
Trois « UDRP » engagées pour le même typosquatting de nom de domaine
Ce n’est pas la première fois que Red Bull initie une « UDRP » pour ce nom de domaine… mais la troisième fois ( ! ) d’après le moteur de recherche UDRPSearch.
Cette fois-ci, la procédure va aboutir au transfert définitif du nom de domaine en l’absence d’accord amiable du cybersquatteur.
Il faut rappeler que l’entreprise autrichienne est la productrice d’une célèbre boisson énergisante connue sous la marque RED BULL.
Cette boisson énergisante a été vendue pour la première fois en Autriche en 1987. Depuis 1992, elle est en vente un peu partout dans le monde entier.
Le breuvage est actuellement vendu dans 173 pays dans le monde, avec des ventes de 7,6 milliards d’unités signalées en 2020.
Red Bull investit aussi des sommes très importantes dans ses efforts de marketing, dont 1,61 milliard d’euros en 2020.
La marque revendique également des dizaines de millions de followers sur les réseaux sociaux. Elle participe régulièrement à des événements sportifs et culturels nationaux et internationaux.
La société est la propriétaire d’une grande variété de marques déposées avec le terme RED BULL. Elle détient notamment une marque verbale internationale enregistrée en 2008, qui désigne la Chine et Singapour ; ce dernier pays étant le lieu où le défendeur prétend être basé.
L’ancien nom de domaine expiré <redbulll.com> de Red Bull, a été à nouveau enregistré le 4 juin 2022.
Le nom de domaine litigieux ressemble de manière confuse à ladite marque puisqu’il la contient entièrement. L’ajout de la troisième lettre « l » à la marque est une faute d’orthographe. Ce typosquatting n’évite pas la confusion. En effet, la marque RED BULL est clairement reconnaissable au sein du nom de domaine litigieux.
Le cybersquatting du nom de domaine expiré pour du contenu adulte chinois
Ce typosquatting résout vers un site en langue chinoise. Il propose des publicités vers du contenu pornographique et des jeux d’argent.
Ce type de page est présent dans les cas de cybersquatting de noms de domaine expirés, cf notre dernier article à ce sujet concernant Flunch.
On sait peu de choses sur le cybersquatteur de <redbulll.com>, si ce n’est qu’il a fourni une adresse à Singapour qui est fausse. Le titulaire du nom de domaine expiré n’a pas participé à la procédure administrative « UDRP ». Red Bull a envoyé une lettre de mise en demeure en date du 9 août 2022. Cependant, celle-ci n’a rencontré aucune réponse.
Cette fausse adresse laisse entendre que le cybersquatteur cherche à éviter ou tente de contrecarrer les mesures correctives prévues par Red Bull.
Il est également raisonnable de déduire que cela a été fait dans le but de maximiser la durée durant laquelle il pourrait recevoir du trafic résultant de la saisie erronée par les internautes de la marque.
Les faits suggèrent que le but de l’enregistrement frauduleux était de bénéficier commercialement du trafic internet généré par les utilisateurs tapant par erreur le nom de domaine avec trois L au lieu de deux.
De quoi donner des ailes à ses publicités pour du contenu adulte et des jeux d’argent ?